lundi 27 janvier 2014

J'ai un charisme fou

Vous l'ignoriez peut-être, mais j'exerce un charme fou sur les autres. C'est même plus qu'un charme, c'est un envoûtement qui ne laisse personne, dans mon entourage, indifférent à ma personne. Je passe dans la rue, on se retourne. Je sors d'un bâtiment, on m'interpelle. Par mon prénom. Je suis en pleine conversation, on m'interrompt pour me demander de mes nouvelles et pour exprimer son admiration (je ne signe pas d'autographes).

Prenons un exemple, un seul.

Il s'agit de Juliette. En fait je ne sais même pas comment elle s'appelle ; j'ai dû le savoir une fois mais j'ai oublié (vous croyez qu'Angelina Jolie connaît le nom de tous ses fans ?) - appelons-la Juliette le temps du billet. Par contre, Juliette, elle, connaît mon prénom par cœur.

La première fois que je m'en suis rendu compte, c'était il y a un an, pendant une soirée. Juliette s'est approchée de moi. Je connais Juliette de vue, je dois la croiser une demi-douzaine de fois dans l'année à l'école où comme moi elle dépose ses enfants.

- Bonjour Albane !

Comme je vous le disais, j'ignorais totalement son prénom.

- Cela fait longtemps qu'on ne s'est pas vues !

En fait je ne me souvenais même pas qu'on se connaissait...

- Comment va ta petite dernière ?

Elle a pourtant l'air de ne pas me confondre avec une autre.

- Tu sais que je t'admire, avec tes quatre enfants ?

En plus elle m'admire... On a beau être un habitué, je pense que ce genre de déclaration fait toujours plaisir. J'ai fermé les yeux et savouré l'instant et le compliment.

Le plus beau c'est que cette admiration ne semble pas faiblir. Ce matin encore, alors que je passais dans la rue courbant la tête sous la pluie, j'ai sursauté tout à coup :

- Bonjour Albane !

C'était encore Juliette, qui me saluait depuis le trottoir d'en face, cinquante mètres plus loin, en me faisant un grand signe de la main.

- Bonjour …. ! ai-je répondu en souriant, parce que la célébrité n'empêche pas d'être aimable, et parce que je ne connais toujours pas son prénom.

C'était un exemple du charme que j'exerce sur les autres. A vrai dire, pour être honnête, c'est le seul exemple que je pourrais vous citer, Juliette étant – hélas – la seule personne au monde à se montrer sensible à mon aura. Les autres ne connaissent que rarement mon prénom, ne m'interpellent pas depuis le trottoir d'en face, ne se retournent pas sur mon passage et ne me signifient que rarement leur admiration pour moi.

Il n'empêche, je suis bien contente, parce que j'aurais très bien pu ne jamais rencontrer Juliette et passer ma vie entière dans l'ignorance totale de ce charisme fou que je dégage (à l'égard de sa seule personne).

Et puis si vraiment j'ai envie que les gens se retournent sur mon passage, je n'ai qu'à porter ma capeline rouge vif : effet garanti.
 

Comme cela, vous allez connaître toute ma collection de chapeaux
 
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samedi 18 janvier 2014

Histoire d'une conversion (un peu forcée)

Un jour, j'ai rencontré mon futur mari, et un autre jour je l'ai épousé. Mais ni l'un ni l'autre de ces deux jours, ni aucun de ceux qui se sont passés entre eux, je n'ai pensé que mon mariage révolutionnerait ma vie autant qu'il l'a fait.
 
Bien-sûr, je m'attendais à certains changements. J'ai désormais quatre enfants que je ne connaissais pas le moins du monde auparavant, un écran de télévision d'une taille démesurée, une collection de chaussures pointure 45 dans mes armoires, de chemises bleues dans la penderie et de chaussettes noires dans un tiroir, des comics de Spiderman dans mes étagères, l'intégrale Star Wars dans ma DVDthèque, une gravure représentant un vieux pont levant de Brest pendue à un mur et une autre, un trois mâts quelconque, encadrée d'une baguette dorée passablement défraîchie.
 
Rien de tout cela, à vrai dire, n'a été tout à fait inattendu. Je me doutais bien en me mariant qu'il me faudrait partager des armoires, des étagères et des penderies, et qu'au milieu de tous ces meubles naîtraient quelques enfants qui auraient les yeux de leur père et le sourire de leur mère – ou le contraire.
 
Le changement dont je parle a été bien plus insidieux, bien plus profond que tout cela. Au début j'y voyais une simple habitude superficielle, susceptible, comme beaucoup d'habitudes, d'être modifiée au gré des circonstances. Jamais je n'avais ressenti l'attachement fondamental et viscéral que celle-ci représente en réalité. Plus qu'une habitude, ce sont avant tout des convictions familiales, transmises de père en fils et de mère en fille, le reflet de traditions régionales millénaires, de coutumes absorbées dès le sein maternel depuis des générations. C'est un art de vivre, mais avant tout une pratique essentielle et quasi superstitieuse, de celles qui créent un gouffre immense entre ceux qui s'y adonnent et ceux qui n'y adhèrent pas.
 
J'ai vite compris que je ne pouvais m'opposer à de tels préceptes, le jour où j'ai mis mon mari dans l'impossibilité de pratiquer le rituel du matin. Autant vous dire que je n'ai jamais recommencé.
 
Pourtant, pendant longtemps, nos deux pratiques ont cohabité côte à côte : chacun a poursuivi dans ses habitudes, dans un esprit d'ailleurs on ne peut plus pacifique et tolérant. Mais quelque chose manquait peut-être encore à l'harmonie du ménage...
 
Car petit à petit, je m'y suis mise. J'ai commencé doucement mon initiation. Je me suis laissée toucher par la saveur de cet usage, plus encore lorsque les enfants l'un après l'autre, ont embrassé la religion de leur père. A quoi bon continuer seule dans cette voie qui, de plus en plus, me paraissait fade et insipide ?
 
Alors j'ai fait le grand saut et j'ai sacrifié mon ancienne vie sur l'autel de mes nouvelles croyances. Tout, depuis, a changé définitivement... du contenu de mon réfrigérateur à ma manière de faire de la pâtisserie.
 
A vrai dire, j'aurais peut-être pu me douter il y a quelques années déjà qu'en épousant un breton j'allais forcément, un jour ou l'autre, abjurer mon ancienne affection pour le beurre doux et adopter à tout jamais le beurre demi-sel comme seul et unique représentant de son espèce, allant jusqu'à confesser une vénération sans limite au caramel au beurre salé.
 
Il y a quand-même des conversions plus faciles que d'autres...
 
En revanche, rassurez-vous, ce n'est pas parce que j'ai confectionné hier ma galette des rois avec du beurre demi-sel que j'accepterai un jour de sortir l'immense drapeau breton du placard où il est rangé depuis que mon mari a quitté sa chambre d'étudiant...
 
Il n'y a pas que les bretons qui savent être têtus.
 
 
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mardi 14 janvier 2014

Le jour où j'ai rencontré une blogueuse mode

Il y a quelques jours j'ai rencontré une blogueuse mode.

Stelda, c'est la seule blogueuse mode que je lise régulièrement. Ses billets parfaitement bien écrits, instructifs et complets – Stelda n'est pas journaliste pour rien - sont une belle entrée en matière pour une néophyte comme moi dans le domaine de la mode, et son blog mérite bien le succès qu'il rencontre, d'autant qu'on devine derrière ses publications une personnalité sincère, riche et non dénuée d'humour à laquelle on s'attache au fil du temps et des billets. C'est grâce à elle, aussi, que j'ai découvert le blog Anacoluthe avant d'avoir le plaisir de faire la connaissance de son auteur.

Et puis un jour, Stelda s'est trouvée passer quelques jours près de chez moi. Autant vous dire que j'ai sauté sur l'occasion de lui proposer de nous rencontrer, et c'est ainsi qu'un après midi du mois de décembre, j'ai annoncé, ravie, à mon mari qu'il lui faudrait garder les enfants étant donné que j'avais rendez-vous une heure plus tard en ville avec Stelda, « tu sais, la blogueuse mode que je connais. »

C'est en prononçant ces mots que j'ai soudain pâli. Une blogueuse mode. J'allais rencontrer une blogueuse mode, et je n'avais pas la moindre idée de la façon dont j'allais m'habiller. Je n'avais pas de raison de douter de son indulgence et de sa gentillesse, mais tout de même, vous imaginez vous présenter à Cristina Cordula vêtu d'une composition aléatoire issue de votre armoire (votre dressing, pardon, personne n'a plus d'armoire à vêtements, ça ne se fait plus), avec un maquillage approximatif et zéro accessoire ? Mais enfin, ma chériiiie, ça n'est pas possible !

Bref. J'avais une demi-heure et zéro budget devant moi pour trouver une tenue, me coiffer et me maquiller afin de relever un défi digne des reines du shopping (pour ceux qui connaissent) : « Un rendez-vous avec une blogueuse mode ».

J'ai repris mes esprits et j'ai tâché de procéder avec ordre et méthode, ouvrant la porte de ma penderie, rangée, elle, sans ordre ni méthode. Ma robe grise, il me fallait ma robe grise. Impossible de trouver ma robe grise. Et plus que vingt-huit minutes ! Evidemment, ma robe grise venait juste de sortir du lave-linge. L'espace d'une seconde j'ai imaginé la sécher au sèche-cheveu, mais j'ai abandonné l'idée, de toute façon elle serait restée froissée. Bien-sûr c'était la seule chose que j'avais à me mettre. Je me suis rabattue sur ma robe bleue. Bonne idée. Sauf que... non. Pas du tout. Il faut vous dire que pour nous donner le moyen de nous reconnaître, j'avais précisé à Stelda que je porterais un chapeau rose. Impossible alors de porter du bleu roi sans commettre de faute de goût.

J'ai fini par me décider pour ma robe rouge, après moult hésitations sur l'accord robe rouge – chapeau rose. Mais vu que le rouge tirait sur le framboise, et que le chapeau s'accorderait avec mes collants grenat, j'ai enfilé la robe rouge.

Il restait douze minutes. Je me suis coiffée, maquillée rapidement, j'ai choisi un bijou à la va-vite et enfilé mon manteau « vintage » (comprendre : celui que j'ai depuis trois ans, le seul qui aille avec du rose et du grenat) et alors j'ai réalisé que mes bottes avaient grand besoin d'un petit coup de cirage.

C'est juste dans les temps que j'ai enfoncé mon chapeau rose, et je suis sortie en tâchant de gommer les traces de cirage qui me restaient sur les doigts.

Le vent soufflait fort en ce mois de décembre. Tandis que je rejoignais à pied ma destination et que la pluie massacrait le semblant de brushing que j'avais tenté de réaliser en hâte, une bourrasque particulièrement forte m'a soudain arraché mon couvre-chef.

« Le signe de reconnaissance ! C'est le signe de reconnaissance ! » ai-je crié en me précipitant à la recherche de mon chapeau rose emporté sous l'averse au milieu de la circulation.

Je l'ai ramassé et je suis enfin arrivée à destination, les bottes maculées de boue, les cheveux plats et mouillés et le chapeau profondément enfoncé sur le crâne en dépit de toute considération esthétique. 
Le signe de reconnaissance était néanmoins bien pensé, puisque, à peine arrivée sur le lieu du rendez-vous, je m'entendais interpellée : « Albane ? ». Et puis j'ai eu un choc. Levant la tête pour regarder sous le rebord trop bas de mon chapeau, j'ai aperçu deux Stelda se tenant devant moi. Relevant mon couvre-chef et reprenant mes esprits, j'ai deviné que l'une était Stelda et l'autre la fille aînée de Stelda, ce que ces dernières m'ont confirmé.

Nous avons passé un excellent moment de conversation variée et animée, un moment trop court que nous avons conclu en nous promettant de recommencer quand l'occasion s'en présenterait.
Puis je suis rentrée ravie à la maison.

Ravie, et sans regret aucun pour ma robe grise : nous avons finalement pris un café en terrasse, de nuit, gardant nos manteaux bien fermés et nos écharpes nouées, dans la lueur d'une lampe infra-rouge.

De toute façon, il paraît que l'essentiel est invisible pour les yeux. Il paraît...



Je vous rassure tout de suite, ce n'est pas le mien.
 
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samedi 11 janvier 2014

Des nouvelles d'Aymeric (et de son papa)

Vous aviez apprécié il y a quelques mois les sorties spontanées et audacieuses d'Aymeric, un ami de l'un de mes fils, âgé de cinq ans, que j'avais invité à goûter, et vous vous souvenez peut-être de son papa dont il avait avoué que ce dernier, militaire de profession, lui distribuait des raclées (PAF !) en cas de nécessité pédagogique.

J'ai reçu de nouveau Aymeric à la maison, pour le plus grand plaisir de mon fils. Tandis qu'ils étaient attablés autour du déjeuner, j'ai posé l'air de rien quelques questions à notre invité afin de satisfaire ma curiosité, et avec l'arrière-pensée de satisfaire aussi celle de mes lecteurs.

- Ton papa est-il toujours aussi sévère ?
- Non, il est beaucoup plus calme maintenant, depuis qu'il a fait des épreuves.
- Des épreuves ?
- Oui, il devait courir très vite, puis sauter dans l'eau, et ensuite attraper une corde et plonger tout au fond de l'eau pour récupérer un objet.

Elle est là, surement, la parade à la violence éducative ! Une compétition de triathlon, ou un simple parcours du combattant, et vous reviendrez, Messieurs (Mesdames aussi, il n'y a pas de raison), remplis d'une patience à toute... épreuve vis à vis de vos enfants.

Attendez un peu toutefois avant de vous inscrire à Koh Lanta, car la méthode me parait avoir ses failles, ou peut-être ne constitue-t-elle qu'un transfert des pulsions agressives paternelles vers d'autres victimes parfaitement innocentes. En effet, lorsque mes enfants ont raconté à Aymeric la palpitante histoire de l'araignée qui se baladait l'autre jour dans notre baignoire, leur invité leur a répondu la chose suivante :

- Chez moi aussi, il y avait une araignée dans la baignoire, mais mon papa l'a tuée : il l'a écrabouillée avec son rasoir électrique.


 A mon avis, il faut refaire un petit tour...
 
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mercredi 8 janvier 2014

Boire ou bloguer, il faut choisir

Vous l’avez sans doute remarqué, et certains d’entre vous ont même eu la gentillesse de s’en inquiéter, il s’est passé beaucoup de temps entre mon dernier billet de décembre 2013 et ma première publication de 2014.
 
Je l’avoue, j’ai commencé par me trouver très occupée par diverses activités de la plus haute importance : choix de la recette de ma bûche de Noël, roulage de truffes en chocolat, confection de bûche de Noël, ouverture de calendriers de l’avent, dissimulation de cadeaux dans toute la maison, dégustation de truffes en chocolat et de bûche de Noël, montage de 36 jouets playmobil et 25 légo, etc.
 
Et puis, un jour, le 30 décembre très exactement, une infusion digestive bien chaude dans une tasse à côté de moi, j’ai décidé de renouer avec la blogosphère trop longtemps délaissée, m’apprêtant à laisser courir mes doigts encore couverts de poudre de cacao sur le clavier de mon ordinateur – celui-là même sur lequel j’ai créé ce blog, rédigé tous mes billets, découvert vos commentaires, lu vos propre articles, fait votre connaissance, prévu des rencontres avec certains d’entre vous, celui-là même qui me sert de fenêtre sur la blogosphère, de lien virtuel entre vous et moi, réceptacle de mes divagations et de mes confessions, vaisseau fidèle qui me mène de blog en blog, messager diligent de vos réactions et de vos écritures…
 
Plouf.
 
Peut-être était-ce une façon de manifester ma solidarité vis-à-vis des régions sinistrées et inondées suite aux intempéries de la fin de l’année, toujours est-il que par un mouvement un peu trop brusque j’ai renversé quelques gouttes de réglisse-menthe sur les touches usées par des heures de dactylographie.
 
Je n’ai pas compris de suite l’ampleur des dégâts. J’ai dégainé cet autre objet précieux de ma vie 100% réelle, cette fois, à savoir un rouleau d’essuie-tout, j’ai absorbé les gouttes d’eau, avalé mon infusion et je me suis installée face à l’écran.
 
Une page blanche s’est ouverte. Les doigts positionnés sur les touches, j’ai commencé à écrire un titre, mais certaines lettres ne se sont pas affichées. J’ai appuyé de nouveau sans succès. Et puis j’ai compris : l’inondation du clavier avait causé des dommages sérieux. A vrai dire la moitié des touches ne répondaient plus, ou bien elles affichaient une autre lettre que celle que je cherchais à taper, ou encore elles affichaient la même lettre en une centaine d’exemplaires jusqu’à ce que j’exerce une nouvelle pression.

J’ai jeté un coup d’œil à mon mari qui, depuis le canapé où il écrivait sur son propre ordinateur, n’avait rien remarqué à mon désarroi. Préférant confier ma détresse à l’indulgence de Google plutôt qu’à mon époux, je m’empressais d’interroger le moteur de recherche, sauf qu’au lieu de taper « eau renversée sur clavier », j’obtenais un résultat du genre :
 
« eahhhhhhhhhhhhhhhh ioueliuh oih ymo hyusmoihhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhh hh »
 
Ce à quoi même Google ne peut apporter de réponse précise.
 
A force d’ingéniosité, je suis enfin parvenue, en copiant les lettres une à une depuis un document texte, à apprendre qu’un clavier inondé était le plus souvent perdu, et que mon ordinateur risquait même de s’éteindre sans jamais se rallumer, qu’il fallait le faire sécher pendant plusieurs heures à l’envers au dessus d’un sachet de riz et réciter des incantations diverses dans l’espoir irréaliste de récupérer l’intégralité de ses fonctions.
 
J’ai éteint l’ordinateur, je l’ai mis à l’envers (sans le riz) et j’ai attendu.
 
Quelques heures après, je l’ai rallumé. Le clavier ne fonctionnait guère mieux.
 
Avec cette intuition qui ne se dément jamais lorsqu’il s’agit d’êtres tendrement chéris, j’avais déjà compris que le clavier ne se remettrait jamais et que notre ordinateur, privé de l’un de ses appendices les plus essentiels, était bon à terminer sa vie dans une déchetterie quelconque.
 
A ce moment-là, mon mari ayant remarqué que l’ordinateur avait passé plusieurs heures à l’envers, je lui avais raconté ma maladresse sans toutefois lui faire part de l’étendue des risques encourus par la machine.
 
Il était temps d’annoncer la mauvaise nouvelle, ce que j’ai fait avec la plus grande habileté diplomatique, comme vous pourrez le constater :

« Tu te souviens que nous avions parlé d’acheter un nouvel ordinateur ? C’est vrai qu’il a presque six ans. Et puis la batterie ne fonctionne plus, le lecteur de DVD est mort depuis quatre ans, quand au disque dur il est presque saturé. (En plus, malheureusement, l’inondation du clavier a mis ce dernier hors d’usage). Finalement, je me demande si ce n’est pas un petit coup de pouce du destin pour nous aider à renouveler notre équipement informatique. D’ailleurs c’est quelque chose qui arrive souvent, souviens-toi de cet ami qui, quand nous étions étudiants, avait arrosé son ordinateur du résultat le plus « viscéral » de sa gueule de bois de lendemain de fête. Tout compte fait, je trouve que nous nous en sortons très bien. D’ailleurs j’ai repéré un modèle d’ordinateur qui me parait parfait… »
 
Si l’ordinateur sinistré avait été neuf, je reconnais que la nouvelle aurait été plus désagréable à entendre et le « petit coup de pouce » du destin un peu moins sympathique.
 
Toujours est-il que je me retrouvais dans l’impossibilité de rédiger un quelconque billet. Le fait même de poster un commentaire sur l’un de vos blogs me demandait à peu près quarante-cinq minutes d’efforts, au prix d’une crampe du bras droit crispé sur la souris balayant le clavier virtuel de Windows, clavier virtuel que je ne peux plus voir en peinture (ni en pixels).
 
Un ordinateur portable m’a été fort heureusement et très généreusement prêté, et chaque jour je m’extasie devant son clavier en parfait état de marche (Incroyable, le T fonctionne ! Et le E ! Et le G !) en attendant impatiemment la livraison du nouvel appareil…
 
Autant vous dire que je vais arroser ça !
 

Désormais, je bloguerai sous perfusion
 
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dimanche 5 janvier 2014

L’endocrâne est-il mathématisable ?

Lors de la rencontre de blogueurs dont je vous avais fait le compte-rendu en octobre dernier, Stiop, Ginger et moi-même avions évoqué le projet d’un défi d’écriture à relever entre blogueurs. Avais-je abusé de la boisson ou était-ce l’heure tardive, toujours est-il que j’ai accepté, sans méfiance, et avec enthousiasme, l’idée soulevée.

« Je vous envoie très vite un thème à traiter sur vos blogs », nous a promis Ginger avant que nous nous séparions. 

Quelques jours plus tard, je recevais le thème en question dans un mail envoyé par Ginger elle-même. Que n’ai-je regretté alors de m’être engagée si vite, rompant avec ma traditionnelle ligne de conduite : « La meilleure façon de tenir ses promesses, c’est de ne pas en faire ». Vous comprendrez mon désarroi lorsque vous aurez pris connaissance du sujet à traiter (avec délai imposé à respecter impérativement, merci Ginger) :

« L’endocrâne est-il mathématisable ? »

(en fait vous le saviez déjà, c’était le titre de l’article (pour ceux qui suivent))

J’ai commencé par laisser passer le temps, plusieurs jours, plusieurs semaines, en attente de la lueur d’inspiration salvatrice. J’ai eu beau m’appliquer consciencieusement à ne rien faire, rien n’est venu à mon esprit. C’est alors que j’ai commencé à m’inquiéter, et à me gratter le crâne, espérant – en vain – que ce mouvement de friction réveillerait justement les ressources des profondeurs de mon endocrâne.

Les pensées qui me venaient alors à l’esprit me paraissaient tellement creuses que je me suis alors demandé si, vraiment, je possédais un endocrâne, ce qui éventuellement aurait constitué un motif de dispense pour l’exercice commandé par Ginger, mais à défaut de pouvoir passer une IRM dans les temps je ne pouvais en apporter la preuve.

J’avais abandonné la lutte, et, en proie au découragement et à la honte, j’étais sur le point de renoncer, de fermer mon blog, mon compte facebook, et de disparaître virtuellement de la blogosphère, quand j’ai ressenti soudain une profonde envie de dormir. Je ne l’avais pas encore compris, mais c’était mon endocrâne qui, enfin, décidait de se réveiller, et de s’exprimer par le langage des rêves.

Je sombrais dans un sommeil profond.

Vous avez tous, comme moi, des rêves récurrents, je le suppose. Des rêves où par exemple vous avez un train à prendre dans très exactement trois minutes, alors que vous habitez à une heure de la gare, que vous avez raté votre bus, que vous n’avez pas bouclé votre valise, que celle-ci, en outre, est introuvable, comme votre billet de train d’ailleurs, et que vous êtes encore en pyjama ou, à la rigueur, en maillot de bain.

Ce n’est pas ce genre de rêve que j’ai fait, mais un autre rêve récurrent tout aussi pénible qui hante mes nuits depuis plus de dix ans, plus précisément depuis que j’ai passé certains concours durant mes études.

Dans ce rêve, il est vingt-deux heures environ, et je me rends compte soudainement que, justement le lendemain matin, j’ai un examen à passer. Un examen de mathématiques portant sur un sujet aussi emballant que, par exemple, «La topologie des fractions rationnelles dans un ensemble complexe muni d’une loi commutative à élément neutre » ou bien « Les équations différentielles à coordonnées polaires et intégrales multiples en algèbre bi-linéaire ». Bien évidemment, je n’ai pas commencé la moindre révision. Il me reste deux heures pour absorber environ 78 pages de théorèmes, démonstrations et corollaires divers avant de plancher sur les 246 questions du sujet (« Vous avez deux heures, calculatrices interdites ! »)

Autant vous dire que le réveil m’a apporté, comme à chaque fois, un soulagement intense. Je me suis retrouvée dans ma familière existence extraordinairement banale, où les problèmes à résoudre se trouvent enfin à ma portée, comme par exemple : « A quelle heure faire démarrer une lessive de 90 minutes pour avoir le temps de l’étendre avant la sortie de l’école à 11h30 ? » ou bien « Si un poulet cuit en vingt minutes par livre, combien de temps pour un poulet de 1,5 kg ? ».

Et tandis que je lançais ma lessive dans les temps (et sans calculatrice !), j’ai eu le flash, celui que j’attendais depuis que j’avais reçu le défi de Ginger.

Oui, l’endocrâne est bel et bien mathématisable.

Du moins, à l’évidence, fourmillant comme il est de problèmes (insolubles), d’équations (non résolues), d’hypothèses (mal posées) et de théorèmes (incomplets) n’attendant que le repos du sommeil pour se manifester dans toute la froideur de leur terrible abstraction à mon esprit :

Mon endocrâne est fortement mathématisé.

Hélas.

Je ne sais si cette prise de conscience m’aidera à coexister en paix avec cette partie arithmétique et algébrique de mon esprit, toujours est-il que le défi lancé par Ginger m’aura permis d’approfondir la connaissance que j’ai de moi-même, et pour cela je ne la remercierai jamais assez.


Fais de beaux rêves, Albane…
 
Bon, et maintenant, qui veut participer au prochain défi ?
 
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vendredi 3 janvier 2014

2014, voeux effervescents

2013 est derrière nous… terminée, envolée, achevée ! Et il fallait s’y attendre, car depuis trois cent soixante cinq jours nous la savions condamnée comme les autres... Mais elle s’est évanouie, sans mélancolie, dans le reflet doré d’une flûte de champagne, dans le jaillissement d’une bulle éclatant à la surface du breuvage précieux, au moment même où 2014 naissait, légère et aérienne, comme ces autres bulles brillantes s'élevant chargées de promesses et d’arômes, mystérieusement suscitées le long des parois de cristal.
 
2014 est là et je viens vous souhaiter, chers lecteurs, une excellente année, légère et enivrante, dorée et pétillante, un millésime inoubliable, équilibré et bien frappé, à l’amertume maîtrisée, à l’acidité discrète, et dont le bouquet riche et parfumé vous laissera de grands souvenirs.
 
Et puisque je suis à peu près la dernière à vous exprimer mes vœux, je me permets de reprendre ceux de blogueurs amis - pardonnez-moi de ne pouvoir tous vous citer -, vous souhaitant, comme Stiop, une année pleine de rencontres et d’amitié, comme Alphonsine, une année où les difficultés, comme les paniers de linge sale, sauront disparaître comme par enchantement, comme Ginger, une année où vos proches reconnaîtront enfin votre valeur intrinsèque (et surtout esthétique), et, comme Galéa, une année à la hauteur des loosers heureux et fiers que nous sommes tous, du moins en puissance !
 
J’ajouterai que je vous souhaite à tous une année suffisamment lumineuse et légère pour qu’elle n’occulte pas toutes les extraordinaires raisons que la vie nous donne de nous réjouir et de nous émerveiller.
 
L’une de ces joies en 2014 sera pour moi, bien entendu, de vous lire, amis, blogueurs et commentateurs, pendant les douze mois qui viennent.
 
Bonne année 2014 !
 



 
 
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