vendredi 28 août 2015

Grand départ

Ce soir, pour la dernière soirée, nous avons dîné sur la terrasse. Une montgolfière blanche et bleue, s'élevant dans l'azur limpide, est passée, majestueuse, au dessus du jardin. Les montagnes se sont embrasées, encore une fois, sous les rayons roses du soleil couchant, et, insensiblement, l'obscurité a emporté dans son ombre l'herbe verte et les trèfles roses des champs, les chemins blancs caillouteux, les douces courbes des vallons, les forêts sombres et les bois noirs, les roches abruptes des sommets et les fermes paisibles de la vallée.

C'est la fin des vacances... et demain nous partons.

Il y a trois semaines, pour la dernière soirée, nous avions emmené les enfants dîner au restaurant. Nous avons terminé les derniers rangements, puis, pour la dernière fois, nous avons éteint les lumières, livrant à l'obscurité l'appartement méconnaissable, presque dix ans de notre vie empaquetés dans des piles de cartons amoncelés par dizaines entre les meubles vidés, tout le décor de notre existence – tous nos tableaux, quelques bibelots – posés au bas des murs blancs et froids où ne subsistaient plus que quelques traces poussiéreuses.

C'est la fin d'une époque... et le lendemain nous déménagions.

La rentrée qui s'annonce sera cette année différente. Demain nous rentrons chez nous, dans un chez nous qui n'est le nôtre que depuis quelques jours, à peine quelques semaines, à quelques centaines de kilomètres du précédent, un chez-nous un peu familier mais encore si étranger, un chez-nous dont le décor ressemble un peu à l'ancien – sur les nouveaux murs blancs les tableaux ont trouvé une nouvelle place – mais un chez-nous tout neuf, un chez-nous encore vierge de souvenirs, un chez-nous qu'il nous reste à connaître, à peupler, et à écrire.


Je n'ai guère été présente ces derniers mois, mais si vous souhaitez suivre mes nouvelles aventures, je me ferai une joie de les écrire pour vous...